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[EXPOSITION] Adélaïde Hautval, une femme exceptionnelle

Première femme « Juste parmi les Nations », la Guebwilleroise Adelaïde Hautval a été une femme éprise de liberté, fraternité et de justice! Une exposition lui est consacrée au Musée Deck.

La ville de Guebwiller soutient l’exposition réalisée par le professeur Monsieur Georges Hauptmann. Dans ce cadre, et en collaboration avec l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine et du musée Théodore Deck , elle propose l’exposition itinérante « Adélaïde Hautval Rester Humain , au musée Théodore Deck et des Pays du Florival.


Première femme alsacienne

nommée Juste parmi les Nations

La vie d’Adélaïde Hautval est assurément un témoignage fort pour ce début de XXIème siècle. Notre époque, profondément minée par un nouvel antisémitisme, reçoit ainsi l’action de cette femme lors de la Shoah comme une marque essentielle de l’humanisme rhénan qui caractérise l’Alsace.

Protestante, amie des juifs, médecin et résistante, cette figure discrète mais majeure est appelée à rayonner ici et maintenant. En effet, cette véritable figure alsacienne ne peut qu’interpeller qui est mis en présence de son vécu.

Dans le contexte actuel extrêmement complexe, s’intéresser à ce qu’Adélaïde Hautval a été, a vécu et a dit marque sans aucun doute les esprits épris de fraternité, de justice et de paix.

Que cette conscience soit connue par les plus jeunes générations est plus qu’une nécessité, c’est un véritable devoir éducatif.

Médecin français, Adelaïde Hautval fut arrêtée fin mai 1942 en gare de Vierzon pour défaut de laisser-passer de la ligne de démarcation et emprisonnée à Bourges après une altercation avec deux agents de la Gestapo. Elle s’y indigne des traitements infligés aux codétenus juifs. Une série « d’incidents » avec les geôliers allemands attestent son caractère intransigeant et ses convictions éthiques et humanitaires.

En réponse à ses protestations sur le traitement des juifs, elle sera transférée dans les camps du Loiret, la prison d’Orléans, le fort de Romainville et finalement déportée à Auschwitz Birkenau en janvier 1943. Elle est d’abord assignée à l’infirmerie du camp des femmes de Birkenau, sauvant nombre d’entre elles de la sédation (pour la chambre à gaz). Transférée ensuite dans le block 10, elle refuse de participer aux expérimentations appliquées aux détenues juives. Elle est ensuite envoyée à Ravensbrück, au mois d’août 1944.

S’étant illustrée par les soins qu’elle a prodigué aux détenus et aux déportés, et ayant refusé de participer aux expériences dites « médicales » des médecins criminels nazis, elle fut nommée Juste parmi les Nations en 1965, deuxième française, première personnalité alsacienne et première personnalité médicale française distinguée par Yad Vashem. Elle fut aussi la première à son retour de déportation à publier des comptes rendus des expériences dites « médicales » pratiquées à Auschwitz et à Ravensbrück. Ses mémoires seront publiées en 1991, puis en 2006 dans un ouvrage intitulé « Médecine et crimes contre l’humanité : le refus d’un médecin déporté de participer aux expériences médicales ».

Journées européennes du patrimoine
EN PRATIQUE Musée Théodore Deck et des Pays du Florival

du 21 septembre au 20 octobre 2019
Musée Théodore Deck et des Pays du Florival
entrée libre
aux heures d’ouverture :
jeudi et vendredi de 14h à 18h
samedi et dimanche 10h à 12h et 14h à 18h